Pendentif en acier inoxydable
L'Épitaphe de Gorm : Un Bouclier pour le Voyage
Il y avait ce parfum de fin dans la pièce, cette atmosphère lourde qui précède l'inévitable. Gorm était là, étendu sur sa couche, le visage buriné par les années et les batailles, les yeux presque voilés, mais toujours brillants d'une flamme intérieure. Autour de lui, sa famille, ses proches, une ribambelle de visages émus, attendaient ce moment fatidique.
Mais Gorm n'était pas homme à se laisser aller au désespoir, non, même pas au bord du précipice de la vie et de la mort. Dans sa main tremblante, il tenait fermement son pendentif. Ce n'était pas n'importe quel talisman, mais un véritable condensé de sa philosophie, de son existence. Un bouclier orné d'une svastika, la rune sowilo, et de deux haches croisées. Symboles d'éternité, de lumière, de combat. Ah, qu'est-ce qu'il n'avait pas vécu avec ces symboles à son cou ! Des guerres, des victoires, des échecs, et même des amours.
Le plus jeune de la famille, un gamin aux yeux écarquillés, se tenait près de lui, captivé par chaque souffle du vieux guerrier. Gorm, dans un effort presque surhumain, rassembla ses forces et se tourna vers le jeune garçon. "Écoute-moi bien, petit. Ce pendentif, ce n'est pas qu'un bout de métal. C'est une vie entière, une sagesse ancienne. La svastika, c'est le cycle éternel de la vie et de la mort. La rune sowilo, c'est l'espoir, la lumière qui guide même dans les ténèbres. Et ces haches, ah, ces haches ! Elles sont le combat, l'effort, la lutte incessante."
Le jeune écoutait, buvant les paroles du vieux Gorm comme un élixir. "Je te le donne, maintenant. Fais-en bon usage, vis selon ces principes, et tu auras une vie bien remplie."
Ensuite, comme si la dernière étincelle de sa force vitale s'était consumée dans cet acte, Gorm ferma les yeux. Son visage semblait serein, presque souriant, à part cette pointe de tristesse, ce regret de devoir quitter ceux qu'il aimait. Et il partit, son âme s'élevant, on l'espérait, vers le Valhalla, où il rejoindrait les grands guerriers et les dieux anciens.
La pièce se figea dans un silence respectueux, seul le pendentif, maintenant entre les mains du jeune garçon, brillait d'une lumière nouvelle, comme un flambeau transmis d'une génération à l'autre.
